mercredi 11 avril 2018

Maternité

Maternité : La mère de PIOTR

Acrylique sur toile . couteaux et brosses.
2013
Dimensions : 0,80cm/100cm


La musique est toujours présente dans ma peinture. La source d'inspiration de cette toile vient de la 5ème symphonie de Piotr Tchaïkovsky. Le dernier mouvement particulièrement déchirant m'évoque les tourments du musicien dans cette société russe du 19 ème siècle où l'interdit de l'homosexualité l'avait contraint à faire un mariage malheureux qui ne dura pas. Tchaikovsky souffrit d'abandon  vers l'âge de dix ans, séparé de sa mère et mis au pensionnat. L'absence de sa mère le décomposa littéralement et, sans doute, ne se remit-il jamais de cette séparation prématurée. Il avait été tant choyé dans sa petite enfance que durant toute sa vie il souffrit de cette dépression due à la déchirure maternelle. Sa musique imprégnée  de sensibilité, d'émotions, s'écoute à travers le folklore russe dont il s'est inspiré, empreinte de nostalgie, de mélancolie, mais de vivacité et de complexité. La cinquième symphonie est un chef-d’œuvre symphonique.

Sur la toile, la mère, perdue dans ses pensées, entoure son bébé d'amour et le protège des monstres et des cauchemars de la vie qui entourent en guettant l'enfant comme une proie.

L'utilisation du couteau de peintre et du pinceau simultanément sur la toile me permet d'exercer ces contradictions : douceur et violence de la vie humaine qui font partie de mes propres obsessions.







 

Carthage Le Génocide

Carthago delenda est

Acrylique sur toile - Couteaux-Brosses

Dimensions : 100 cm/0,80 cm

 

 


Les villes fabriquées par les hommes sont-elles vouées à être détruites par eux-même?

En ces temps si troublés, quel peintre ne peut pas être affecté par les circonstances, comme du reste n'importe quel individu dans ce monde où la violence se couronne d'épines épouvantables? Certes, la violence fait partie de la vie humaine.

Le génocide de Carthage par les Romains révèle quelque chose de notre époque : rien n'a changé. Les hommes continuent à se faire la guerre pour des raisons politiques ou religieuses.

On a découvert, dans les fouilles de Carthage, en Tunisie, des charniers : des fossés entièrement remplis de corps qui servaient de "Pont" afin de laisser passer les charrettes, et l'armée romaine. Carthage redevenue trop puissante pour l'empire romain devait disparaître et tous ses habitants avec.

Carthage est un symbole : la puissance et le génocide ( un des premiers génocides connus).

La ville est entièrement peinte au couteau de peintre, simulant la violence et la puissance du carnage. Les corps d'enfants et la maternité représentent la beauté, la fragilité, la sensibilité. Ils prouvent le désarroi, la tristesse, la faiblesse, la souffrance face à un tel sacrifice humain. Les larmes bleues viennent en complément sur l'orange vif du feu de la guerre.

Le monstre géant mi-lézard-mi-dragon écume le feu et écrase la ville déjà morte et en feu. Il représente la barbarie de la guerre et la folie des puissants.

Du ciel, en feu, descend un cavalier et son cheval bleu ( l'archange Saint- Michel ayant vaincu les feux de l'enfer), il arrive pour sauver, avec d'autres anges, le peu qui reste de vivants... sauver l'humanité de son enfer éternel de la guerre. Allusion a J.P Sarthe: "l'enfer, c'est les autres" Huis clos.

Bien sur, créé après ALEP ou la briseurs de rêves, cette toile reste, dans le même ton philosophique : Quand arrêterons-nous de nous faire la guerre??