mardi 1 novembre 2011

Presentation du blog de Michele Tahon: peinture naive inspiree de contes





IL ETAIT UNE FOIS...LES ENFANTS DE LA TERRE...



PEINTURE NAÏVE ET CONTES...UNE ALCHIMIE...




« J'ai l'impression d'avoir été dans mon enfance comme une ruche où des gens divers, simples et obscurs, apportaient, tels des abeilles, le miel de leur expérience et leurs idées sur la vie ; chacun d'entre d'eux, à sa manière, enrichissait généreusement mon âme. Souvent ce miel était impur et amer, mais qu'importe, toute connaissance est un précieux butin. »


(Maxime GORKI Enfance)




« Adieu dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu'avec le cœur, l'essentiel est invisible pour les yeux. »

(A. ST. EXUPERY Le petit prince)
La peinture naïve primitive et les contes sont des amis intimes : le savoir faire du bonheur et de la fraîcheur.

En ART, la culture du « mignon » et du « candide » nuisent aux peintres naïfs comme, du reste en littérature le « mignon « et le « sympa nuisent aux contes. Cependant, il suffit de se pencher sur l'étude des textes de contes et sur la représentation d'un tableau dit naïf pour s'apercevoir qu'au delà des couleurs, des lignes, ou de l'écriture simple et féerique, se cache une représentation (inconsciente ou consciente à fleur de peau...) de l'homme et de l'univers...

En effet, replongeons nous, un instant, dans ces textes où farfadets, géants, ogres et ogresses, sorciers maléfiques ou fée Carabosse se succèdent dans l'imaginaire. Fort est de constater que nous sommes en présence d'une écriture belle et bien artistique : tout l'art étant de raconter des histoires merveilleuses, en fait, épouvantablement tristes, parfois même sordides … Barbe-bleue, Peau d'âne, le Petit Poucet, la Petite Sirène, le Vilain Petit Canard...  et bien d'autres... Les contes sont issus des mythes et des légendes dans lesquels on y aborde toutes sortes de tabous, l'inceste(Blanche-Neige), le cannibalisme (la Babayage), la pédophilie (le Joueur de Flûte de Hamelin), la puberté(Alice aux Pays des Merveilles...) mais aussi, l'abandon (le Petit Poucet), la jalousie (Cendrillon), l'intelligence (le Chat Botté), l'envie, la beauté, le handicap, la perversité, l'ignorance, la bêtise, le pardon, le partage, etc...des situations difficilement abordables pour des petits enfants.

L'enfant s'identifie aux héros, découvre le sens caché de l'histoire et en tire un enseignement non négligeable pour son éducation et son imaginaire. Les enfants aiment jouer à se faire peur, les adultes ne sont pas exsangues de ce sentiment non plus. Les « Belles Histoires » sont un reflet d'une certaine réalité et servent aux enfants à grandir. On y apprend que le monde n'est pas parfait, que se débrouiller seul n'est pas chose facile. Enfin, la structure du conte (et c'est son Art !) trouve une résolution finale heureuse, tournée vers un avenir meilleur qui laisse l'enfant grandir en toute quiétude : on y trouve donc toujours la même trame :

- une situation initiale
- un élément perturbateur
- des péripéties( avec des bienveillants et des maléfiques)
- un élément de résolution
- une situation finale la plus souvent heureuse.

Tous ces éléments stimulent l'imaginaire de l'enfant et viennent se reposer dans un coin de sa mémoire... La même mémoire qui interviendra bien plus tard, pour les adultes devant une situation identique à celle du conte.

C'est à cette mémoire là, à ces « impressions » enfantines refoulées que s'adresse ce travail sur les contes et la peinture naïve primitive. C'est le même phénomène que les odeurs : le parfum du foin, du blé, de la lavande, du champignon, de la pomme, du chocolat... Impressions sans mot au départ de la vie, juste un souvenir physique, une sensibilité...

Si, souvent le dessin est enfantin, la perspective maladroite, les couleurs en peinture naïve primitive flamboient et réchauffent le cœur des hommes en quête d'un paradis perdu. Plus le monde s'industrialise, plus les hommes ont besoin d'évasion et de « paix » du cœur...La peinture naïve se doit d'être « une échappée verte » à un environnement morose et conditionné. Elle est ouverte à tous -petits et grands- parce qu'elle ne fait pas appel à des fonctions intellectuelles, à une connaissance de l'Art pour l'apprécier. Elle sort directement de l'enfance :

De cette osmose particulière entre la peinture naïve primitive et les contes naîtra pour le « regardant » un goût de Jardin d'Eden, Jardin Eternel. Ce qui pourrait faire dire aux détracteurs : histoires faciles- peinture faciles...Tous les enfants dessinent et usent du pinceau par plaisir : j'aime à dire qu'ils sont les descendants directs du DOUANIER ROUSSEAU. Mais l'adulte qui ose le faire « sans savoir » apprend à retrouver un bonheur initial. Candides, les peintres «  de l'instinct » (comme les appelait René Huyghe) font ce qu'ils veulent, sans se soucier des écoles et des maîtres, des galeristes ou de l'argent. Ils le font c'est tout. Quand ils peuvent le partager, ils sont heureux qu'on les reconnaissent. Ce sont les cancres de la peintures puisque autodidactes ils n'ont pas user leur fond de culotte sur les bancs des Beaux Arts : ils couchent leur imaginaire sur la toile. Ils colorient l'espace d'un instant un morceau de bonheur et donne en offrande leur inspiration à ceux qui le veulent...

Ce sont les « peintres du COEUR » comme les nommait WILHELM UHDE.




«  Ce qui est important ce n'est pas d'être inspiré, c'est d'inspirer » disait Salvador DALI. Alors, restons modestes.



(20 octobre 2011)

Michèle TAHON




Le cadeau de Balthazare
CONTE de Johan ARIAS
9 tableaux 
Peinture acrylique sur toile


Michèle, née en 1956, originaire de Seine Saint Denis (93) où elle a passé toute sa jeunesse. Ancienne infirmière en psychiatrie, passionnée de psychanalyse, de musique et de peinture, elle a pris le pinceau et ne l'a plus lâché depuis une quarantaine d'années. Elle a vécu près de bordeaux une trentaine d'années, actuellement en Périgord noir(France), loin du tumulte parisien, elle savoure les chemins et les forêts de la Dordogne près de Montignac.      

Peintre autodidacte, spécialisée pour les enfants et les jeunes, elle raconte des histoires à l'acrylique. En effet, le principal de son travail depuis plus de 20 ans trouve ses sources dans les contes et les légendes. Se plongeant littéralement dans cet univers d'ogres et de fées, elle essaie d'en tirer l'élément essentiel (ex: l'état léthargique de la Belle au bois Dormant - la transformation corporelle d'Alice aux pays des merveilles- la toute puissance de l'enfance dans Pierre et le Loup etc...) . Arrivée dans le Périgord, dans la vallée de la Vézère, elle installe ses toiles pour y conter des histoires imaginaires dont la préhistoire est devenue une source d'inspiration...

Cette acrobate picturale aux couleurs vives et aux lignes parfois maladroites se définit comme une peintre primitive. Elle trace son chemin de manière obstinée entre deux gouffres : celui de l'enfance et de l'âge adulte - mais aussi celui de la peinture et des contes- tel un funambule sur le fil ténu de la vie, cette peintre poursuivie par les héros de l'enfance offre ses toiles aux plus jeunes en souhaitant qu'ils y découvrent quelque secret comme, le bonheur des couleurs, le bonheur inaltérable de la création... 

Son rêve : une galerie, rien que pour le monde de l'enfance où les couleurs et les histoires  s'entremêleraient...                                                                                                      

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