vendredi 3 juin 2016

Biographie


On ne peut parler de sa peinture sans se raconter à minima.

Un parcours singulier.

Il y a de cela 35 ans, entre la peinture, la poésie, ou la musique j'ai choisi comme moyen d'expression la peinture. Je n'étais pas spécialement "douée" pour les Arts plastiques, plutôt même maladroite, je n'avais qu'une culture livresque; Mais c'est par les livres que j'ai découvert la couleur et les formes : le nez dans les bouquins d'Art, j'avalais tout ce que je pouvais, une espèce de boulimie. J'essayais de percer le "secret" de cette création, avec ferveur, mais aussi par"jeu" comme quand on cherche un trésor, lorsque l'on est enfant...Cette passion restait cachée, car dans mon milieu, il n'y avait pas de place pour l'Art, dans le quotidien On n'en parlait pas. C'est tout.

Plus tard, je passais le temps qu'il me restait pour les loisirs à visiter les musées, à regarder les toiles des Grands, Monet, Van Gogh, Renoir, Gauguin, Klimt, Mucha, Botticelli, Chagall... pour me vider la tête. C'était un temps où les musées étaient encore bien sombres, pas besoin de faire la queue pendant des heures pour visiter, Internet n'existait pas et les files d'attente non plus, surtout en été. Le monde de la couleur me fascinait.

Je suis devenue peintre comme on rentre en religion, sur la pointe des pieds, avec la honte d'une néophyte que j'étais, j'avais tellement peur d'abîmer les couleurs, de mal dessiner. J' avais l'impression de toucher à quelque chose de sacrilège, mais il fallait que je crée quelque chose, quelque chose qui ne sert à rien mais qui fait toute la vie.

A cette époque, j'avais un métier très prenant qui me passionnait -infirmière psy.- : mon quotidien se résumait à la drogue, l'alcoolisme, la vieillesse, la psychose. Cette école de la vie, je ne l'ai jamais oubliée, elle est profondément encrée en moi, elle est toujours sous mon pinceau, elle fait partie de moi, comme la vie et la mort. Entre le quotidien difficile, tourmenté et la peinture, ma secrète jouvence , il y avait un monde, comparable à celui d'Alice au pays des merveilles... Je commençais à sculpter dans ma tête un monde parallèle, féérique, puisé dans le monde de l'enfance et des souvenirs...pour échapper à une réalité insupportable.

J'ai commencé à peindre des paysages, pendant une dizaine d'années, les paysages du pays du pont du Gard.. Puis j'ai sauté dans le vide : j'ai découvert la matière, le couteau. Mon intérêt profond pour la psychanalyse et le réel d'être devenue mère m'ont amenée à devenir peintre des contes populaires et des fables. Alliant ainsi le monde de l'enfance,  de l'imaginaire, du rêve, et du réel devenu moins lourd à supporter, presque léger due à l'environnement familial dont j'avais rêvé.

La représentation figurative dans dans mon travail de peinture n'est pas une illustration narrative du sujet choisi dans les contes ou les fables. Elle provient d'images, provoquées par l'effet du sujet, à partir du marasme de l'inconscient. Mon pinceau tente de capturer cet imaginaire et de le coucher sur la toile. Construite comme dans la structure des rêves ( du sommeil), ma peinture représente plus une tentative primitive d'élaboration, tel un enfant structurant son esprit à travers les contes populaires jusqu'à l'avènement d'un âge adulte hypothétique (qui ne me sera peut-être jamais possible d'atteindre... C'est ainsi que mes toiles ont un côté "enfantin" qui ressort toujours et partout malgré moi...).



Alice au pays des merveilles (acrylique sur toile)

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