vendredi 3 juin 2016

Tentative d'analyse d'une toile : les fées


Les fées (2011) Acrylique sur toile


Le résumé en quelques mots :

La mère a une préférence pour la fille aînée et la cadette est malmenée. La fée récompense la gentillesse de la cadette en la couvrant d'or et punit la soeur pour ses malveillances.

Analyse :

La question qui m'était posée dans ce conte me renvoyait au titre : pourquoi le titre (les deux fées) renvoie à  deux personnages, alors que dans le conte, il n'y en a qu'une? J'ai donc cherché, et j'ai trouvé que la source de ce conte venait d'une 'Pentamerone" de Basile - Napolitain du 17ème siècle dont Charles Perrault avait emprunté la source. Il en a gardé le titre, mais dans son récit, il a supprimé la seconde fée. Mais dans son esprit le chiffre 2 perdure chez les soeurs...Amalgame? Acte manqué?
convenance?...
Ce conte se rapproche de l'éternel Cendrillon dans lequel le sujet principal est le problème récurrent des fratries et de ses conséquences : la jalousie.

Pour ma part, je ne me suis pas basée sur l'explication classique du conte mais plus sur ce qu'il dévoilait dans mon imaginaire spontanément - dans un premier temps l'élaboration de la toile par la mise en page et le dessin - dans un second temps par les couleurs de la peinture.

Deux forces universelles s'opposent : le bien et le mal qui se trouvent à l'extérieur et à l'intérieur de chacun d'entre nous. Le rapport de force se trouve entre le ciel et la terre qui nous renvoient à notre condition humaine: le symbole du paradis et de l'enfer.

La toile est vue d'en haut (du ciel). Les deux soeurs sont siamoises, à la fois identiques mais différentes : ce qui représente la lutte entre nos désirs primaires internes et nos devoirs envers le monde extérieur - (en psychanalyse : le Moi et le Surmoi).

La robe en forme de fleur est rouge, la couleur du sang ( du sang pur de l'adolescente avant de devenir une femme). Elle nous rappelle que nous sommes humains et donc faillibles.


Les deux soeurs tiennent chacune dans une main un instrument phallique, l'une un balai, l'autre un serpent (c'est la toute puissance de l'enfance). Dans l'autre main, elle porte toute deux un instrument féminin : la cruche et le seau : l'eau symbolisant la pureté, la naissance, l'enfance naïve...

Les fleurs représentent la beauté terrestre, le paradis. Les rats et les serpents, l'horreur de l'enfer, le mal.
La grenouille et le chat, deux petits animaux renvoient à l'enfance terrestre.
La marguerite blanche, la beauté virginale est tournée vers le ciel...
Les pièces de monnaies, récompense ultime terrestre, l'argent et : celui qui n'en a pas est condamné à la pauvreté. Mais l'argent est un cadeau empoisonné...
Le fond en vert métallique renvoie à la Nature, notre mère universelle. La mère est donc omniprésente.

Conclusion :

Le thème de la fratrie est universel, chacun peut s'y retrouver. Les contes populaires et les mythes sont remplis de récits épouvantables sur les conséquence dramatiques de la jalousie primaire qui ressort d'un vécu d'avoir été plus ou moins aimé par l'un des parents. Alors, des histoires d'adultes pour enfants ou des histoires d'enfants pour adultes? peu importe...il en sort une toile très personnelle que j'ai essayée d'analyser 5 ans après l'avoir peinte, et ce que j'y ai découvert m'effraie presque...inutile d'écrire que mon inconscient a guidé mon pinceau...
Mais chacun voit ce qu'il veut y voir, le principal est d'inspirer (n'est-ce pas Monsieur Dali?)...



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